Bilans, enjeux et perspectives

La  recherche n’est utile que si elle se traduit dans la vie de ceux qui en ont besoin.

La grande absente des programmes de recherche

Longtemps mal définie, la paralysie cérébrale souffre encore aujourd’hui d’une méconnaissance disproportionnée par rapport au nombre de personnes concernées, autant auprès du grand public qu’auprès du corps médical et scientifique.

De ce fait, et parce que cette pathologie est à la croisée de disciplines très variées (de la neuropédiatrie à la robotique en passant par l’imagerie cérébrale et la biologie cellulaire), la recherche sur la paralysie cérébrale est encore trop absente des grands programmes de recherche. C’est ce manque – et ce retard par rapport à d’autres pathologies – que la Fondation Paralysie Cérébrale a pour vocation de rattraper.

Des progrès, mais encore insuffisants

Depuis sa création en 2005, la Fondation Paralysie Cérébrale a mené chaque année des appels à projets, et soutenu 78 travaux de recherche. Ce travail a permis d’accompagner ou d’accélérer des avancées importantes dans des champs aussi divers que les neurosciences, l’imagerie médicale, la biologie moléculaire ou cellulaire, la neuropédiatrie ou la rééducation. Mais c’est encore trop peu, et pour que ce travail de recherche continue de se traduire en progrès concrets dans la vie des personnes concernées, cet effort doit être soutenu et amplifié.

photo homme en fauteuil roulant

Un enjeu de santé publique

La plupart du temps « accidentelle », la paralysie cérébrale touche chaque année environ 1 500 nouveau-nés que rien ne prédisposaient à ce handicap.

Parce que cette pathologie dure toute la vie, et que l’espérance de vie des personnes atteintes est proche de celle du reste de la population, ces 1 500 enfants viennent grossir le nombre de 125 000 personnes vivant déjà avec une paralysie cérébrale en France : 125 000, c’est deux fois plus que le nombre de personnes atteintes de trisomie 21, par exemple.

L’enjeu de la recherche sur la paralysie cérébrale est donc :

  • d’améliorer les soins et la qualité de vie des personnes déjà touchées, et d’apporter des solutions à leur entourage ;
  • de continuer à faire diminuer la prévalence de cette pathologie qui touche 1 naissance sur 570 ;
  • et pour les 4 nouveau-nés, qui, chaque jour, sont encore victimes d’une lésion cérébrale, de diminuer les conséquences de la lésion (motrices, cognitives et sensorielles).
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Un champ de recherche étendu et varié

Pour atteindre ces objectifs, le champ de la recherche est vaste et concerne un très grand nombre de disciplines médicales ou scientifiques.

Quatre grands domaines peuvent être identifiés :

La prévention

  • Étudier et comprendre les principaux facteurs de risque pendant la grossesse (notamment la prématurité), l’accouchement et la période néonatale
  • Identifier les mécanismes des lésions cérébrales, en s’aidant de modèles animaux
  • Savoir prévenir efficacement les accidents neurologiques périnataux

Le diagnostic et traitements précoces

  • Améliorer le diagnostic très précoce (neurophysiologie, imagerie y compris anténatale, etc.)
  • Développer des méthodes de neuroprotection (notamment médicamenteuses) pour protéger le cerveau du fœtus ou du nourrisson et éviter les lésions

La prise en charge tout au long de la vie

  • Comprendre les troubles moteurs, sensoriels et cognitifs, et leurs mécanismes
  • Comprendre le développement des circuits neuronaux anormaux (par l’imagerie, la neurophysiologie) et favoriser la plasticité cérébrale (capacité du cerveau à se réorganiser, notamment chez l’enfant, pour retrouver une fonction)
  • Évaluer et valider les techniques rééducatives qui permettent une autonomie maximale
  • Éviter les conséquences de la paralysie cérébrale (douleurs, déformations, complications orthopédiques), et contrôler certains symptômes (comme les postures et mouvements anormaux), par le développement de traitements médicamenteux, chirurgicaux ou rééducatifs

La qualité de vie

  • Développer et évaluer les méthodes d’apprentissage adapté en milieu ordinaire ou spécialisé
  • Permettre une meilleure interaction des personnes touchées avec leur environnement, par le développement d’interfaces homme-machine offrant de nouvelles fonctionnalités motrices ou sensorielles
  • Définir les meilleurs indices de qualité de vie et développer des actions sociétales adaptées
  • Restaurer les fonctions déficientes (motricité, vision, cognition, etc.), via notamment les espoirs suscités par des progrès récents (stimulation par électrodes, puces, ou thérapie cellulaire par exemple)

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