Biphosphonates et chirurgie rachidienne

Les médicaments de l'ostéoporose peuvent-ils prévenir la douleur lors des interventions sur le rachis ?

Par Agnès LINGLART

Nom du projet

Traitement préventif de la douleur avant chirurgie rachidienne dans le polyhandicap : validation de l’utilisation des bisphosphonates chez l’enfant

L'équipe

docteur agnes Linglart

Ce projet de recherche a été mené par le Pr Agnès LINGLART. Il associe l’hôpital de Bicêtre (Pr A Linglart), l’hôpital Necker (Pr P WICART, Dr M JUGIE) et l’hôpital Trousseau (Dr V FORIN, Pr R VIALLE, Dr I CONSTANT)

À retenir

– La scoliose est une complication très fréquente chez les enfants polyhandicapés, pouvant conduire à proposer une chirurgie de redressement du rachis.

– L’ostéoporose et les fractures associées sont deux complications fréquentes du polyhandicap chez l’enfant. Les bisphosphonates (médicaments agissant sur les os) sont utilisés pour traiter l’ostéoporose de ces enfants et l’on sait qu’ils ont un effet antalgique important.

– L’objectif du projet était d’évaluer l’effet antalgique des bisphosphonates sur la douleur post-opératoire après une opération du rachis chez les enfants polyhandicapés parmi lesquels des enfants atteints de PC dans une analyse rétrospective de dossier.

– Ce projet n’a pas abouti et les résultats attendus n’ont pas été communiqués.

La scoliose est une complication très fréquente (jusqu’à 80 %) chez les enfants polyhandicapés. Elle est due à la conjonction des défauts musculaire et neurologique induits par la pathologie cérébrale. Les scolioses graves (plus de 40° de courbure) s’observent chez 40 % des enfants quadriplégiques, versus 0,1 % dans la population générale. Les scolioses graves peuvent s’accompagner de complications :
- médicales : les déformations thoraciques secondaires à la rotation vertébrale favorisent les ulcérations cutanées et les douleurs. La scoliose favorise le reflux gastro-oesophagien, les fausses routes alimentaires et les infections pulmonaires
- sociales : l’impossibilité (ou la difficulté) de la position assise perturbant la communication, la vision, la mobilité et l’alimentation
Malgré les inconvénients majeurs de la chirurgie rachidienne (douleur, infections, séjours en réanimation), les parents et les soignants expriment leur satisfaction vis-à-vis de l’intervention et des bénéfices postopératoires obtenus.

Les bisphosphonates IV ont été utilisés au cours des 10 dernières années comme traitement de l’ostéoporose des enfants handicapés, avec par ailleurs un effet d’amélioration significatif sur les scores de douleur. L’effet antalgique à court terme des bisphosphonates IV est également bien connu dans le contexte de la myopathie.

L’observation des complications de la chirurgie, en particulier les douleurs postopératoires, a conduit à émettre l’hypothèse suivante : le traitement préopératoire par les bisphosphonates IV pourrait diminuer les douleurs post-opératoires de la chirurgie de la scoliose.

L’objectif de l’étude était d’évaluer l’effet antalgique des bisphosphonates intraveineux sur la douleur post-opératoire des chirurgies lourdes du rachis de l’enfant polyhandicapé de moins de 18 ans ayant reçu ou non des biphosphonates IV, en comparant la durée d’hospitalisation en réanimation et la durée d’utilisation de la morphine .

Il s’agissait d’une étude rétrospective portant sur les dossiers de 100 patients répondant aux critères suivants :
- polyhandicapés âgés de moins de 18 ans
- opérés après 2004 d’une arthrodèse rachidienne (quelle que soit l’ampleur de l’arthrodèse)
- traités ou non préalablement par bisphophonates

Les dossiers répondant aux critères d’inclusion ont été identifiés à l’hôpital Necker et à l’hôpital Trousseau à Paris, ainsi qu’à l’hôpital de Bicêtre et à l’hôpital de Garches. Les données médicales et chirurgicales de ces dossiers ont été collectées puis intégrées à une base de données spécialement développée pour ce projet. Les résultats issus de l’analyse statistique des données n’ont pas été communiqués.

Les résultats de ce travail devaient servir de base concrète à la mise en place d’une étude prospective évaluant l’effet des biphosphonates comme antalgiques pour encadrer la chirurgie rachidienne lourde mais ce projet rétrospectif n’a pas abouti.

Pour aller plus loin

Koop SE. (2009) Scoliosis in cerebral palsy. Dev Med Child Neurol 51 Suppl 4: 92-8.
Lire l’article

Wagner S, Poirot I, Vuillerot C, Berard C.(2011) Tolerance and effectiveness on pain control of Pamidronat intravenous infusiions in children with neuromuscular disorders. Ann Phys Rehabil Med 54:348-58.
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