Individualisation des conseils d’activité physique

Marcher demande aux personnes atteintes de PC un effort physique élevé, source de fatigue qui les conduit à limiter leur activité physique, ce qui a des répercussions sur leur santé. Afin de diminuer la fatigue, la prise en charge doit être individualisée et commencer par une évaluation de la capacité maximale à l’effort physique à la marche, et par une évaluation de la façon dont les activités physiques sont réparties sur la journée.

L’objectif principal du travail d’Astrid Balemans est de déterminer si l’effort physique lié à la marche et la distribution des activités physiques dans la journée sont associés à des plaintes de fatigue physique et/ou à des problèmes de santé.

Le deuxième objectif est de déterminer si des changements dans l’effort physique lié à la marche et dans la distribution des activités sont associés à des changements des plaintes de fatigue et de l’état général de santé.

On mesurera chez 30 adolescents et adultes atteints de PC le niveau de fatigue, l’effort physique à la marche, la capacité aérobie maximale et la répartition des activités physiques sur la journée.

À partir de ces informations, des conseils d’activité physique individualisés et adaptés seront fournis aux personnes évaluées :
- exercices d’entraînement
- périodes de récupération après un exercice intense
- diminution du temps en position assise.
Au bout de huit semaines, l’activité physique et la fatigue seront de nouveau mesurées, et des recommandations seront faites au patient. Une nouvelle évaluation aura lieu après seize semaines du programme d’activité physique.

32 adultes atteints de PC ont participé aux mesures de la fatigue, aux évaluations de leur condition physique et de leur activité physique. Les participants ont rapporté une fatigue liée à la marche (sur de longues distances), au vélo ainsi qu'une fatigue excessive après l'exercice (ne récupérant pas suffisamment et ne pouvant pas terminer une journée entière d'activités). Les participants ont évalué leur fatigue quatre fois par jour (de 9 heures à 21 heures) et l’ont côté (1 ; pas du tout fatigué à 10 ; extrêmement fatigué). En moyenne la fatigue était évaluée à 4,5. 3 groupes de patients ont pu être identifiés. Le premier groupe présentait une fatigue faible et stable, évaluée entre 2 et 3 tout au long de la journée. Le deuxième groupe présentait une fatigue qui tendait à augmenter dans la journée : évaluée à 3 à 9 heures du matin et à 6 à 21 heures. Le troisième groupe a montré une tendance stable et élevée avec une fatigue côtée 6 à 9 heures du matin et 7,2 à 21 heures.

Les adultes atteints de PC ont des schémas de fatigue différents au cours de la journéel. Les personnes ayant un niveau d'activité de marche élevé présentaient une plus grande fatigue, qui semble dépendre de l'effort physique fourni.

Cette étude a permis d'améliorer les connaissances sur schémas de fatigue au cours de la journée des adultes atteints de PC. Les résultats de ce travail devraient permettre de mieux orienter la rééducation afin d’en réduire la fatigue, notamment par une répartition individualisée des efforts sur la journée.

Mieux comprendre les freins à l’activité physique permettrait de mieux intervenir au niveau individuel avec des bénéfices à long terme sur la santé de ces personnes.