En France, environ 7% des bébés naissent prématurément, ce qui représente 55 000 nouveau-nés chaque année. Ils pèsent habituellement moins de 2,5 kg voire pour certains à peine 500 grammes. L’immaturité de leurs organes, notamment de leur cerveau, peut entraîner des séquelles irréversibles telles qu’une paralysie cérébrale.
Pour les grands et très grands prématurés (moins de 32 et moins de 28 semaines d’aménorrhée), le risque d’avoir une paralysie cérébrale est encore plus grand : ils ne représentent que 2% des naissances mais un quart du total des enfants qui vivent avec une paralysie cérébrale. Ils doivent souvent rester longtemps à l’hôpital, dans l’unité de soins intensifs néonataux, jusqu’à ce que leurs organes puissent fonctionner de manière autonome. Leur système immunitaire étant souvent sous-développé, ils sont sensibles aux infections.
Même si la majorité d’entre eux grandissent sans séquelles significatives, les prématurés sont susceptibles d’avoir des séquelles liées à l’immaturité de leur système nerveux central. L’inflammation périnatale liée à la prématurité est à l’origine des lésions cérébrales pouvant provoquer des troubles du développement à court et long terme, avec des sévérités variables parmi lesquelles une paralysie cérébrale, des troubles de la vue ou de l’audition ou un retard intellectuel. Quel que soit le degré de prématurité à la naissance, 1/3 des enfants présentent des difficultés mineures : troubles de la coordination, troubles de l’attention, troubles sensoriels.
Favoriser le peau à peau
Lorsque les médecins s’attendent à une naissance prématurée, ils peuvent administrer à la mère des injections de corticoïdes, 24h à 48h avant l’accouchement afin d’accélérer le développement des poumons du fœtus et diminuer le risque de saignement dans le cerveau (hémorragie intraventriculaire). Administré en anténatal à des fins de neuroprotection, le sulfate de magnésium permet de limiter les troubles de la motricité.
À la naissance, l’immaturité des organes des nouveau-nés prématurés peut notamment entrainer des difficultés respiratoires, des problèmes d’alimentation, une susceptibilité accrue aux infections, des hémorragies cérébrales… Les soins intensifs néonatals sont souvent nécessaires pour les nourrissons les plus vulnérables, leur permettant de stabiliser leurs fonctions vitales et de se préparer à une vie en dehors de l’hôpital.
Le contact « peau à peau » a montré un impact positif sur le développement des enfants prématurés. Depuis une quinzaine d’années, il est recommandé : c’est l’une des principales manières de rassurer le bébé prématuré qui consiste à le placer nu en contact prolongé sur la peau de l’un de ses parents ou de la personne qui s’en occupe, pendant plusieurs heures par jour. Détendu, il respire mieux et son cerveau s’oxygène normalement. Cette méthode a démontré de nombreux bénéfices pour le développement du bébé, favorisant son sommeil et l’aidant à réguler sa température corporelle et son rythme cardiaque. Pour les parents le « peau à peau » favorise l’attachement et donc le lien parent-enfant. Chez la mère il favorise la lactation et donc la mise en place de l’allaitement. C’est aussi une stratégie antalgique pour diminuer la douleur associée aux soins. Des effets à long terme notamment sur le neurodéveloppement ont aussi été rapportés. Le peau à peau est devenu crucial pour limiter les conséquences des lésions cérébrales et le risque de paralysie cérébrale.
Nathalie Genès, Directrice scientifique de la Fondation Paralysie Cérébrale nous parle du lien entre la prématurité et la paralysie cérébrale ainsi que des bienfaits du peau à peau.
Crédit @marlenejean.photographie pour SOS Préma